Face aux rumeurs et fausses informations qui ont circulé bon train la semaine dernière le Président de la Collectivité a tenu une conférence de presse en urgence samedi après-midi pour faire le point. La licence est renouvelée jusqu’au 30 septembre et d’ici là, il a bon espoir que l’un des investisseurs pressentis sera de la partie assurant ainsi la stabilité financière de la compagnie, indispensable pour récupérer une licence permanente.
La licence d’exploitation de la compagnie a été effectivement prolongée par la Direction Générale de l’aviation civile (DGAC). Dans le communiqué annonçant la bonne nouvelle, la compagnie ne mentionnait cependant pas pour quelle durée. Louis Mussington l’a précisé, ce sera jusqu’au 30 septembre prochain comme stipulé dans l’arrêté du 29 août du ministère de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation. Un laps de temps d’un mois que le Président entend mettre à profit pour conclure avec l’un des quatre investisseurs intéressés pour reprendre une partie des parts d’Air Antilles, car il y a urgence.
« Il faut sauver le soldat Air Antilles »
La Collectivité a missionné une banque d’affaires parisienne pour étudier les dossiers des investisseurs potentiels. à ce jour, ils sont quatre : un en Guadeloupe, un dans l’hexagone, un en Allemagne et un au Nigéria. Il semblerait que les deux dossiers les plus solides et les plus avancés soient ceux des investisseurs Guadeloupéens et Nigérians. Aucun cependant n’a d’activité dans le domaine de l’aérien à ce jour.
Le Président, avec le soutien du député Frantz Gumbs, a également alerté le ministère des outre-mer et le Premier ministre, sur l’engagement nécessaire de l’État pour mener à bien le dossier, en corrélation avec le discours de lutte contre la vie chère délivré par le gouvernement. Car l’argument principal pour poursuivre l’activité d’Air Antilles, outre le désenclavement du territoire, est de briser un monopole et d’offrir à la population des prix décents notamment sur les trajets vers la Guadeloupe, nécessaires en matière de soins médicaux. C’est pour cela qu’il faut « sauver le soldat Air Antilles », a justifié le Président.
Ouvert à la discussion
La Collectivité a investi 16 M€, mais le passif hérité de Caire et les fonds nécessaires pour rapatrier l’un des ATR actuellement en maintenance au Maroc, plombent la trésorerie. Le Président estime qu’il faudrait 15 M€ pour épurer ce passif et 6M€ supplémentaires pour assurer la trésorerie requise pour satisfaire aux exigences de la DGAC. Les licences permanentes sont en effet délivrées si la compagnie peut assurer de rembourser les billets commercialisés en cas de cessation d’activité. À ce jour, Air Antilles pourrait tenir deux mois, mais pas un an comme demandé par la DGAC. Une situation qui génère un climat anxiogène chez les employés, et que Louis Mussington entend apaiser en les rencontrant dès la semaine prochaine.
Il s’est dit également prêt à concéder une partie des parts de la Collectivité, si cela s’avère nécessaire. Quant à la vente de la flotte évoquée dans certains médias, elle n’est pas à l’ordre du jour, car cela ne rapporterait pas suffisamment et risquerait de fragiliser encore plus la compagnie.
Sur les délais, très courts, le Président est confiant et a affirmé que, d’ici le 12 septembre, les garanties financières auront été trouvées. À cette même date, une réunion est également prévue au ministère.